samedi 3 décembre 2011

Horaires de notre librairie (8 rue de Mézières, Paris 6e) M° Saint-Sulpice

Pour la période de Noël : 

du 10 au 24 décembre : du lundi au samedi de 10h à 19h
le samedi 24 décembre: 10h - 18h30
lundi 26 décembre: fermé
du mardi 27 au vendredi 30 décembre: 10h - 19h

lundi 2 janvier 2012 : fermé

Profitez de ces horaires pour préparer vos cadeaux de Noël, car, vous le savez bien, chaque livre est une occasion de faire plaisir !

jeudi 1 décembre 2011

Vatican : Gender, un problème de morale et de santé publique

Vatican : Gender, un problème de morale et de santé publique

Le 23 novembre 2011 à Rome, le Conseil Pontifical pour la santé a rassemblé des évêques responsables de la pastorale de la santé de différents pays, pour réfléchir aux problèmes de morale et de santé publique liés à la théorie du Genre.
Selon cette idéologie, le masculin et le féminin ne correspondent pas nécessairement au sexe biologique, mais découlent du contexte culturel et social; par ailleurs la sexualité et la procréation doivent aussi être dissociées.

Mgr Anatrella, psychanalyste français, chargé de la présentation du manuel du Conseil pontifical pour la famille "Gender, la controverse", est intervenu dans une conférence intitulée "l'idéologie du gender et la santé reproductive - aspects doctrinaux et pastoraux". Il a souligné comment cette théorie tend à favoriser une irresponsabilité des jeunes dans leur sexualité : "En excluant la procréation de la sexualité, la société prépare des jeunes à l'irresponsabilité de leur geste et de leur comportement sexuel".

Cette théorie se répand en Occident, entre autres dans les manuels scolaires. Elle "colonise"tous les continents, via les institutions internationales, comme l'OMS et "inspire les décisions politiques". Pour l'Eglise, il s'agit là d'un problème d'ordre moral mais aussi relevant de la santé publique, "d'où la compétence du dicastère romain pour la Pastorale du monde de la santé".

article tiré du site www.genethique.org

mercredi 30 novembre 2011

Georges Daix est mort

Notre cher Georges Daix n’est plus de ce monde. Depuis quelques jours il souffrait d’un œdème au pied, puis à la jambe. On l’avait transporté à l’hôpital où il est mort ce mardi matin 29 novembre, à 88 ans. Cela faisait déjà au moins deux ans qu’il ne pouvait quasiment plus sortir de son minuscule appartement, dans une des HLM de briques rouges, au premier étage avec vue sur les boulevards des Maréchaux, dans le XVe arrondissement de Paris. Georges Daix n’était pas riche. Mais il n’avait jamais rien demandé non plus, jamais su demander. Heureusement ses enfants, son fils journaliste, Bruno, son fils moine, Francesco, sa fille éditrice, Pia, surtout, avait su contribuer à l’organisation de la vie de leurs parents vieillissants, et puis un jeune prêtre venait régulièrement, et quelques amis téléphonaient ou venaient les voir de temps à autre, dont le plus fidèle était sans doute le journaliste Guy Baret qui savait, de plus, les faire rire avec d’innocents tours de magie. Georges Daix avaient également la chance d’avoir des petits-enfants dont il était très proche et très fier.
Sa propre enfance — Michel Emmanuel lui en avait fait raconter quelques bribes dans notre numéro 2799 du 27 juillet 2001 — avait été celle d’un fils d’immigrés italiens à Aix-en-Provence (d’où son nom de plume quand il monterait à Paris), orphelin de mère dès l’âge de deux ans, élevé par son père, sa grand-mère, une cousine... Malgré sa brillante intelligence et son don pour les mathématiques, il n’aurait pas, faute d’argent, fait d’études s’il n’avait pas rencontré la congrégation des Pères de Timon David à Marseille qui lui donnèrent une éducation solide en plus du goût de la belle liturgie.
A Aix-en-Provence auparavant, ses maîtres l’avaient initié à la philosophie de Maurice Blondel et aussi à la poésie et à la politique de Charles Maurras (entrevu en 1942 lors d’une cérémonie sur la tombe de Frédéric Mistral à Maillane)... Au lendemain de la guerre, le tout jeune Aixois tenta donc sa chance à Paris dans les milieux intellectuels catholiques. Il sera pion au collège Stanislas et suivra des études de philosophie et de théologie à la Sorbonne et à l’Institut catholique, notamment des Pères Louis Bouyer et Jean Daniélou avec qui il travaillera beaucoup par la suite. Avec le premier il écrira "Le métier de théologien", livre d’entretiens qui lors d’un colloque sur le Père Bouyer tenu à Paris ce mois-ci chez les Dominicains, fut cité par chacun des intervenants, sans aucune exception, qu’ils fussent jeune agrégé d’histoire ou académicien français. Quant à Daniélou il avait pour habitude de dicter "de chic" certains de ses grands textes à Daix, qui les mettait en forme pour France Catholique, avant qu’ils ne deviennent la matière des livres majeurs que l’on sait. Daix avait sans doute gagné cette confiance des plus grands théologiens du XXe siècle quand il eut l’audace et la chance d’être correspondant de presse, pour Ouest-France et la France Catholique, lors du concile Vatican II. Là il avait fréquenté de près le Père de Lubac, le Père Le Guillou, était devenu l’ami intime du Père Gagnebet... Daix fut également l’un des propagateurs des écrit de Urs von Balthasar en France. Tout cela avec une modestie presque exagérée.
Un des épisodes les plus sombres de sa vie fut son éviction de France Catholique. De nombreuses années plus tard et même jusqu’à la fin de ses jours, il se demanda toujours pourquoi Jean de Fabrègues, qu’il admirait beaucoup, mais qui n’était plus à ce moment, il est vrai, le directeur en titre de France Catholique, ne l’avait pas défendu face aux apparatchik de l’Action catholique générale des hommes, les propriétaires du journal. Probablement lui reprocha-t-on alors d’être plus ou moins proche du mouvement des Silencieux de l’Église de Pierre Debray, du père Guérin futur fondateur de la communauté Saint-Martin, voire même un certain « maurrassisme » même si ça ne fut pas dit.
Mgr Rodhain - le créateur du Secours catholique - ne se trompa pas sur la qualité du bonhomme en lui confiant les éditions SOS qu’il avait fondées. Mais le journaliste Georges Daix vivait alors surtout de piges : traduction hebdomadaire des discours du Pape pour Pierre Lemaire, collaboration à L’Homme Nouveau, puis à Famille Chrétienne dont le premier rédacteur en chef, était son proche ami et ancien collègue de France Catholique Michel Denis et pour qui il rédigea notamment des vies de saints (dont il nous a donné, il y a quelques semaines l’autorisation d’en reprendre pour un prochain numéro). La vie difficile des pigistes toujours à la merci des moindre changements de maquette.
Au final pourtant, il pouvait se féliciter avec sa femme : "Nous avons vécu... et puis voilà". Et fait quelque chose de bien de leur vie toujours dans l’amour et la crainte de Dieu, la piété, dans l’accueil des faibles, la bonté profonde, la tolérance véritable et l’ouverture d’esprit remarquable que ne masquaient pas certaines réactions bourrues du passionné ultra-sensible qu’il resta jusqu’à son dernier souffle.
F.A.

jeudi 10 novembre 2011

Salon des écrivains catholiques
samedi 3 décembre 2011



SALON DES ECRIVAINS CATHOLIQUES 2011

Vente-dédicace, samedi 3 décembre 2011 de 14 h à 19 h 
à la Mairie du VIe, 78, rue Bonaparte 75006 Paris
Métro Saint-Sulpice – Autobus : 84, 96, 87, 86, 70, 63, 95 – Parking Place Saint Sulpice

A 15 h 30, conférence de l’historien Jean-Christian Petitfils : « L’affaire Jésus »

Ces écrivains dédicaceront leurs oeuvres

 Bernard ALIS                            Philippe LABURTHE-TOLRA
 Daniel ANCELET                                 Nicole LAMBERT               
 Charles-Henri d’ANDIGNÉ                    Stanislas de LARMINAT
 Jacques ARNOULD         Père Régis-Marie de LA TEYSSONNIÈRE
 Antoine ASSAF                                   Pierre de LAUZUN
 Yves AVRIL                                        Françoise LECLERC
 Claude-Philippe BARRIÈRE                   Gérard LECLERC                  
 Jean-Marc BASTIÈRE                           Michel LEGRAIN
 Jacques BERGER
 Abbé Georges BERNÈS                                       Roger le MASNE
 Charles BERROTTE                              Denis LENSEL
 Alain BESANCON             Monseigneur Dominique LE TOURNEAU 
 André BLANC                                      Jean de LIGNIÈRES
 Docteur Michel de BOUCAUD                Régine LUSSAN
 Christophe CARICHON                         Marie-Madeleine MARTINIE
 Yves CHIRON                                      David MASCRÉ
 Marie-Christine CHOQUET                     Paule de MAUVAISIN
 Bernadette CHOVELON                        Philippe MAXENCE
 Chantal et Paul COLONGE                     Gaston-Jean MIANE
 Etienne COUVERT                                Pierre MILLIEZ
 Chantal CRÉPEY                                  Manoëlle MIQUEL-REGNAULD
 Nadine CRETIN                                   Jean-Paul MONGIN
 Dominique DAGUET                             Père Arnaud MONTOUX
 Jean-François DEBIOL                          Marion d’OELSNITZ
 Monseigneur Francis DENIAU       Claude PAULOT
 Père Jean DUBRAY                               Marie-Claude PERROT 
 Véronique DUCHATEAU                         Jean-Christian PETITFILS
 Jean DUCHESNE                                   Aude PILORGÉ
 Anne-Marie FANTON CURTY                   Michel de PONCINS
 Père Daniel FOUCHER                           Alexandre POUSSIN 
 Jacques FOURNIER                               Antoine ROQUETTE
 Laurent de GAULLE                                    Michel ROUCHE 
 Jean-Pierre GUÉNO                     Dominique SABOURDIN-PERRIN 
 Françoise GUILLAUME                           Guillemette de SAIRIGNÉ
 Jacques de GUILLEBON                         Yves SEMEN
 Odile HAUMONTÉ                                    Jean SÉVILLIA
 Père HENRI                                           Danièle VALBRUN
 Général Patrick JARDIN          Marguerite de VOGÜÉ-ROHAN CHABOT
  Gérard JUBERT                                    Père Michel VIOT 
  Anne-Dauphine JULLIAND                     Père Francis VOLLE 
    



mercredi 9 novembre 2011

Catherine Bertrand-Gannerie, en tournée dédicaces:

Voici les rendez-vous-dédicaces avec Catherine Bertrand-Gannerie des semaines à venir :
- les 17-18-19 novembre : monastère de l'Annonciade à Saint-Doulchard près de Bourges ;
- le 20 novembre : salon du Livre de Riantec (Morbihan) ;
- le 26 nov. : collège Saint-Dominique au Pecq ;
- le 27 nov : salon organisé par la Renaissance catholique à Villepreux ;
- le 2 décembre : signature librairie "Quand les livres s'ouvrent..." à Lorient ;




Venez la rencontrer !

lundi 7 novembre 2011

Nos auteurs y seront ! Dédicaces à Versailles



Isabelle Glénat** : Victor Hugo, poète immortel (Téqui, 2011)
Axel Vachon : La Ceinture de Perles (Téqui, 2011)
Mauricette Vial-Andru : L'Archange au glaive d'or, un complot contre Jeanne d'Arc (Téqui, 2011)

* *auteur présent exclusivement le dimanche 20 novembre

lundi 24 octobre 2011

La Porte de la foi - Porta fidei

La Porte de la foi : lettre apostolique en forme de Motu Proprio Porta fidei, par laquelle est promulguée l'année de la foi. 
« Puisse cette Année de la foi rendre toujours plus solide la relation avec le Christ Seigneur, puisque seulement en lui se trouve la certitude pour regarder vers l’avenir et la garantie d’un amour authentique et durable. »


Thèmes abordés :
Rencontre du Christ
        Vatican II
        Catéchisme de l'Église catholique
        nouvelle évangélisation
        le Credo
        connaissance de la foi et formation
        charité
        renouveau
        conversion
        histoire de notre foi



vendredi 21 octobre 2011

Le Gender dans L'Homme Nouveau

Dans son édition du 24 septembre dernier, L'Homme Nouveau publiait un article sur la théorie du Gender et le débat qu'elle suscite.

lundi 10 octobre 2011

Gauchers en difficulté de Joëlle Morice Mugnier
interview par Anne Laure Blanc pour le blog de la liberté scolaire





Si le plus célèbre des gauchers n’est autre que Léonard de Vinci, combien d’autres ont souffert d’être considérés comme gauches, maladroits, « pas dans le bon sens », combien sont en difficulté quand il s’agit de lire, d’écrire et de compter ?
Gauchère elle-même, Mme Joëlle Morice Mugnier, psychopraticien de la méthode Vittoz, propose une pédagogie fondée sur la structuration de la latéralité, la latérapédagogie. Elle a résumé ses recherches dans un livre Gauchers en difficulté – La latérapédagogie, une richesse inexploitée (Pierre Téqui, 2011). Elle répond à nos questions.
Gauchère vous-même, vous avez été confrontée dès l’enfance à divers obstacles. Quels sont les plus fréquents ?
Il est commun de dire que le gaucher, puisqu’il n’est plus (a priori) contrarié de la main pour écrire, n’a plus à souffrir de sa gaucherie. Tout le monde imagine qu’il est « bien dans ses baskets ». Il existe d’ailleurs pour lui beaucoup d’outils ergonomiques qui facilitent sa vie quotidienne : ouvre-boîte, ciseaux… (Cf.www.lesgauchers.com).
Je fais partie des 14 % de gauchers en Occident qui, bien qu’écrivant avec leur main dominante, sont en réalité toujours contrariés par le sens gauche/droite de l’écriture, de la lecture, voire même de la pensée. Nous écrivons, lisons et souvent pensons « en fermeture ». Ce ne sont donc pas seulement quelques poignées de porte qui s’ouvrent à l’envers pour nous gauchers qui malmèneront notre intellect, notre psychique, nos affects… L’impact de la contrariété du sens conventionnel sur le cerveau est plus important qu’on ne pourrait l’imaginer.
Ma scolarité chaotique en est un exemple, corroboré par le témoignage de nombreux patients. Elle s’est transformée en un vrai parcours du combattant : mauvaise écriture, lecture lente et hachée jusqu’à en avoir le dégoût. A cela peuvent s’ajouter des troubles de la concentration, de la compréhension, de la mémorisation, de la restitution, une perte de la confiance en soi… Une telle scolarité peut se solder au mieux par des échecs, au pire par le renoncement à des études universitaires.
On peut être gaucher ou droitier de la main, mais aussi de l’œil ou du pied. Expliquez-nous cela.
Vous l’aurez constaté : sur terre, il n’y a pas que des droitiers homogènes, c’est-à-dire dont la latéralité s’est fixée à droite - pour l’œil, la main, le pied, sans oublier l’oreille. Il existe aussi des gauchers homogènes, complètement latéralisés à gauche.
Par ailleurs, nous vivons ici dans un système conçu par et pour les droitiers. Alors, pourquoi existe-t-il encore des gauchers ? Sans doute parce qu’ils ont résisté ! Et pourquoi certains individus sont-ils « droitiers de la main/gauchers de l’œil » et « gauchers de la main/ droitiers de l’œil » ? (Nous parlerons du pied et de l’oreille une autre fois peut-être). Par expérience, je pense pouvoir dire que, dans les deux cas, il s’agit de gauchers en mutation.
Je m’explique : que ce soit pour la main droite dans le 1er cas et l’œil droit dans le 2e, une adaptation maximum, inconsciente, s’est sans doute faite au point d’intégrer le système gauche/droite dans l’utilisation de ces organes. L’œil gauche du 1er cas et la main du 2e ont, eux, résisté au système. Nous allons voir que certains symptômes peuvent en être la manifestation.
Dyslexie, dysorthographie, dyscalculie, bégaiement, migraines, hyperémotivité… et si tous ces troubles étaient dus, en partie ou en totalité, à une mauvaise latéralité ?
Il n’existe pas de mauvaise latéralité en soi. Il reste surtout que pour trop de dyslatéralisés -des millions – le système cognitif n’est pas adapté au fonctionnement de leur cerveau. Malgré cela, il y a heureusement beaucoup de gauchers ou de droitiers hétérogènes qui vont bien et ont trouvé leur équilibre.
Si les cerveaux de gauchers avaient pu évoluer dans une civilisation gauchère où tout aurait été écrit de droite à gauche pour être lu de droite à gauche donc pensé de droite à gauche, il n’y aurait vraisemblablement pas eu de « dys-quelque chose », ni de « dys sur dys ».
Quelques exemples.
  • Un dyslexique, le plus souvent gaucher de la main et/ou de l’œil, lorsqu’on lui présente la lettre « b » a tendance à y voir un « d » dans un premier temps, et finalement un « b » selon son sens d’ouverture dominant. « b » et « d » sont comme confondus. Il est dans la « fusion/confusion » la plus totale.
  • Un gaucher, dans notre société droitière, sollicite deux fois plus son hémisphère gauche qu’un droitier : pour ses activités cognitives puisque l’on sait maintenant que la plupart des gauchers ont un deuxième centre du langage à gauche ; c’est ce même hémisphère gauche qui active, via le cerveau limbique, leurs capacités affectives, émotionnelles, intuitives et créatrices. Leur « cerveau gauche » n’est jamais vraiment tranquille ou au repos.
  • Des migraines, des céphalées ophtalmiques… peuvent survenir lors de la lecture si l’œil dominant est le gauche. Car celui-ci, voulant naturellement lire dans son sens d’ouverture de droite à gauche, aura la sensation de pousser laborieusement les mots lorsqu’il devra lire de gauche à droite. Conséquence : le temps de convertir les lettres dans le « bon sens » et de les déchiffrer, le gaucher de l’œil devra bien souvent relire la phrase deux, trois parfois jusqu’à six fois pour accéder à la compréhension du texte.
  • Enfin, un gaucher qui ne reconnaît pas le milieu de vie dans lequel il tente de grandir comme étant suffisamment cohérent, conforme et respectueux de son fonctionnement, peut ainsi développer de nombreux troubles symptomatiques jusqu’à se renfermer dans sa bulle et avoir un comportement de type autistique même léger.
Bien sûr, tout ceci est inconscient.
Malheureusement, durant les siècles passés (mais encore trop aujourd’hui), la main gauche était la « mauvaise main » ou la « main du diable ». Dommage pour les gauchers des civilisations à l’écriture droite/gauche. Ce qui m’autorise à penser qu’aujourd’hui, parce que les gauchers sont de moins en moins contrariés de la main, ceux qui écrivent l’hébreu et l’arabe sont les gauchers les plus heureux de la planète !
Quels conseils simples donneriez-vous aux parents quand ils s’aperçoivent que leur petit enfant semble gaucher ? Comment des enseignants de maternelle peuvent-ils aider les petits gauchers ?
Sur le plan comportemental, il va de soi maintenant que le parent ou l’accompagnateur laissera l’enfant prendre sa petite cuiller ou son crayon avec la main gauche, shooter avec le pied gauche dans le ballon, prendre une photo avec son œil gauche si telle est sa volonté.
Des conseils simples, me demandez-vous ? Toutes mes précédentes explications peuvent donner le tournis : sens droite/gauche, gauche/droit, vrais et faux gauchers…On peut avoir le sentiment d’y perdre son latin ! Dans un certains « sens » peut-être ; il m’aura fallu plus de dix-sept ans pour défricher le terrain des réalités de notre système gauche/droite et pour découvrir celles des gauchers homogènes comme hétérogènes et pour amener des propositions de travail opérationnelles.
Le principe en est le suivant : autoriser le gaucher à investir son sens d’ouverture dominant pour se structurer selon sa normalité tout en lui donnant les moyens de s’adapter au système auquel il appartient.
La latérapédagogie, à l’aube des apprentissages, et la latérathérapie comme approche réparatrice chez les plus grands couvrent en réalité la demande de nombreux individus désireux d’être mieux structurés dans leur latéralité et d’enrailler certains symptômes.
Une proposition bien simple : au lieu d’imposer d’emblée au petit de faire des boucles, des ponts, des cuvettes… de gauche à droite afin qu’il intègre l’écriture conventionnelle, le laisser les tracer de droite à gauche. Vous observerez qu’il placera spontanément sa main sous les prégraphiques. Lorsque chaque série sera maîtrisée, lui proposer le tracé en « boustrophédon », c’est-à-dire « en lacet ». Une première ligne de droite à gauche puis la suivante de gauche à droite, etc.
Parmi les nombreux avantages que je vous laisse le soin de découvrir dans « Gauchers en difficulté… », il y a celui de ne plus avoir besoin de tordre le poignet : sur l’effet de sa lancée, la main gauche naturellement bien placée sous les graphiques dans le sens droite/gauche a toutes les chances de le rester dans le sens gauche/droite. Le poignet n’est plus contorsionné, la posture dorsale est rétablie au mieux et les lettres sont bien formées.
Vous avez créé des outils pratiques pour aider à structurer la latéralité. Pouvez-vous nous les décrire brièvement ?
Tout cela n’est pas magique et demande un minimum de « bon sens », de la patience et de s’adapter à chaque type de gaucherie : franche ou homogène, hétérogène, « qui s’ignore » ou autres « faux droitiers ».
C’est pourquoi la latérapédagogie s’adresse en premier lieu aux gauchers et aux personnes en recherche d’une meilleure latéralisation mais aussi aux parents, enseignants, orthophonistes, graphothérapeutes, graphologues, orthoptistes, psychomotriciens… pour qu’ils prennent le relais en s’appropriant la méthode et les outils et l’adaptent à leur pratique. Il est possible d’en prendre connaissance à travers le livre et plus particulièrement lors de journées de formation (www.gaucher-droitier.com).
Les outils déjà disponibles sont la carte-flèche et le cahier de papier calque Canson.
Rien n’indique à un enfant qui ne sait pas encore lire dans quel sens il doit lire, sauf à ce que l’adulte montre la « bonne » direction par le mouvement linéaire horizontal de son doigt. Mais cela n’est quasiment jamais nommé, encore moins expliqué. La carte-flèche permet à l’enfant de conscientiser son sens d’ouverture dominant lorsqu’il trace par exemple des boucles de droite à gauche. La flèche retournée dans l’autre sens et placée au dessus de la feuille, il sait qu’il se prépare à faire ses tracés de gauche à droite. Il en va de même pour les apprentissages de l’écriture des lettres, mots, phrases et bien sûr de la lecture. Avec l’écriture en boustrophédon et la carte-flèche, le cerveau de l’enfant intègre peu à peu le sens conventionnel.
Le cahier de papier calque Canson est devenu indispensable pour les jeunes et les moins jeunes qui ont à rédiger un texte. Ils écrivent d’ailleurs souvent depuis longtemps de droite à gauche mais à l’abri des regards… Plusieurs peuvent témoigner que d’écrire ainsi sur calque a débloqué leurs processus cognitifs : ces gauchers sont enfin concentrés souplement donc comprennent et mémorisent mieux, trouvent plus facilement leurs mots ; s’ils étaient coincés dans l’élaboration de calculs mathématiques, les stratégies et les solutions viennent d’elles-mêmes. N’oublions pas : pour un gaucher confronté à une opération, les unités devraient se trouver à gauche et les dizaines à droite, tout comme le résultat !
Je remercie d’ailleurs les professeurs qui ont accepté que leurs élèves gauchers travaillent sur ce cahier calque ; ils reconnaissent qu’il est facile de corriger leurs exercices après avoir retourné le calque.
A présent, je me consacre à deux projets : trouver une entreprise qui acceptera de fabriquer l’ardoise double-sens® (A bon entendeur… !). Sa particularité est d’être principalement en plexiglas® transparent. Elle donne donc les mêmes avantages que le calque et fait généralement office de brouillon. De plus, elle est effaçable. Vous pourrez visionner la démonstration de l’écriture en miroir sur le site.
Tout aussi utile, le cahier d’exercice d’écriture et de lecture. J’ai déjà de nombreuses demandes pour aider les petits de Grande Section et de CP. J’y travaille et j’espère bientôt vous annoncer leur sortie !
Joëlle Morice Mugnier, Gauchers en difficulté – La latérapédagogie, une richesse inexploitée, Pierre Téqui, 2011, 140 p., 15,80 €.
Interview par Anne Laure Blanc pour le blog de la liberté scolaire – 30 septembre 2011.